Atos : Chronique d’un sauvetage complexe
Atos : ex-géant devenu dossier brûlant de la tech française. Dette, scission, État à la rescousse… faut-il miser sur un sauvetage ou fuir ? Notre analyse complète
BOURSE


Atos, fleuron historique de l’informatique française, vit l’une des périodes les plus critiques de son histoire. Entre dettes colossales, cessions d’actifs et tentatives de sauvetage orchestrées par l’État, le groupe symbolise les dérives d’une croissance mal maîtrisée. Alors que 2025 s’annonce comme une année charnière, les investisseurs s’interrogent : Atos peut-il vraiment se redresser ou file-t-il vers un éclatement inéluctable ?
Comment Atos en est arrivé là
Atos était autrefois un joyau du numérique français, valorisé plus de 10 milliards d’euros, moteur de la cybersécurité, des services cloud et partenaire stratégique de grands contrats étatiques et industriels.
Mais plusieurs éléments ont précipité sa chute :
Une politique d’acquisitions trop ambitieuse (notamment Syntel aux États-Unis) ayant entraîné une dette massive.
Des changements fréquents de direction, générant une perte de confiance chez les clients et investisseurs.
Un marché européen plus difficile, notamment dans les services d’infogérance classiques, en déclin au profit du cloud public.
Résultat : la capitalisation boursière a fondu de plus de 90 % depuis 2020, et la société affiche désormais un endettement financier net proche de 2,4 milliards d’euros.
La scission et les cessions : un puzzle complexe
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Pour tenter de sauver le groupe, Atos a lancé un plan de scission :
D’un côté Eviden, pôle technologique axé sur la cybersécurité, le big data, et le calcul haute performance.
De l’autre Tech Foundations, activité plus traditionnelle d’infogérance.
L’idée était de vendre Tech Foundations pour alléger la dette et recentrer Atos sur des activités à forte marge. Mais les négociations ont été chaotiques :
Discussions avortées avec le milliardaire Daniel Kretinsky.
Revirement du gouvernement français, qui souhaite éviter la perte d’actifs sensibles dans la défense et la sécurité.
Complexité extrême des contrats, certains clients refusant d’être transférés d’une entité à l’autre.
Un soutien de l’État… mais jusqu’où ?
L’État français est désormais impliqué au plus haut niveau :
Discussions pour prendre le contrôle d’Eviden ou d’actifs stratégiques (supercalculateurs, défense).
Scénario de nationalisation partielle à l’étude.
Mais toute intervention publique est délicate :
Risques de contentieux avec les créanciers obligataires.
Coût élevé pour les finances publiques.
Signal potentiellement négatif envoyé au marché sur la solidité du tissu technologique français.
Des actifs qui valent encore cher
Malgré la crise, Atos possède encore des pépites :
Eviden est considéré comme l’un des leaders européens en cybersécurité.
Atos est partenaire de plusieurs grands programmes européens comme le calcul exascale ou Galileo (le GPS européen).
Son savoir-faire dans le calcul haute performance est convoité par de nombreux acteurs industriels et gouvernementaux.
Valorisation : une pure spéculation
L’action Atos se négocie à moins de 2 € (contre plus de 100 € en 2017). Sa capitalisation boursière est devenue quasi symbolique, déconnectée de la valeur réelle de certains actifs. Les investisseurs évoluent dans un climat de spéculation pure, entre annonces de cessions, rumeurs de sauvetage et risques de restructuration financière sévère.
Conclusion : prudence extrême
Atos symbolise la frontière fragile entre valeur en retournement… et entreprise en liquidation. Son avenir dépend autant de décisions politiques que de réalités économiques. Pour l’investisseur particulier, il est hautement spéculatif d’y revenir aujourd’hui. Seule une visibilité totale sur le plan de sauvetage pourra redonner un peu de confiance.