Bitcoin : l’actif des banquiers ou symbole libertaire en perte de vitesse

Bitcoin tutoie les 100.000$, mais le grand public boude. Fini l’esprit rebelle ? Entre institutionnalisation et crise de sens, où va la reine des cryptos ?

CRYPTO

6/30/20252 min lire

Bitcoin tutoie les 100.000 dollars. Pourtant, la ferveur populaire semble retomber. Après plus de quinze ans d’existence, la reine des cryptos connaît une évolution inattendue : elle séduit les banques, les fonds d’investissement… et perd une partie de son image rebelle.

Dès 2021, l’adoption institutionnelle avait déjà bouleversé la perception de Bitcoin. Les fonds américains, les sociétés de gestion, et même des banques centrales ont commencé à s’y intéresser, cherchant à capter une performance décorrélée des marchés classiques. Aujourd’hui, les ETF Bitcoin spot cotés à Wall Street drainent des milliards de dollars. Le marché n’a jamais été aussi profond ni aussi liquide.

Mais ce virage soulève des débats. Car le Bitcoin était censé représenter la décentralisation, la lutte contre l’ingérence étatique et la souveraineté financière. En devenant un actif de portefeuille institutionnel, il perd peu à peu son caractère libertaire. De nombreux adeptes de la première heure dénoncent une confiscation du projet initial au profit de Wall Street.

Dans le même temps, le grand public, frappé par l’inflation et la hausse des taux, hésite à revenir sur le marché des cryptos après les effondrements retentissants de plateformes comme FTX. Résultat : le nombre de petits porteurs impliqués dans le Bitcoin stagne, alors même que le prix s’envole.

Pour l’investisseur, la question est donc double. Bitcoin peut-il encore prétendre être un actif de protection contre l’inflation si son prix suit davantage le flux des capitaux institutionnels ? Et surtout, peut-il conserver sa légitimité comme instrument de liberté financière, alors qu’il s’institutionnalise au cœur du système qu’il combattait à l’origine ?

Une chose est sûre : Bitcoin a franchi un point de non-retour. Même s’il retrouve un nouvel élan spéculatif auprès du grand public, il est désormais solidement ancré dans les portefeuilles des grandes institutions. Reste à savoir si ce succès financier sera aussi une victoire idéologique… ou une trahison de ses idéaux.