Un marché en plein essor, mais des règles fiscales à respecter

L’engouement pour les cryptomonnaies ne faiblit pas : Bitcoin, Ethereum, Solana, et autres cryptos séduisent de plus en plus d’investisseurs particuliers. Mais à l’heure de la déclaration d’impôts, beaucoup ignorent encore que les gains issus de ces actifs numériques doivent être déclarés au fisc français.

Et les conséquences d’un oubli peuvent être lourdes : redressement fiscal, amendes, voire sanctions pénales en cas de dissimulation. Voici tout ce que vous devez savoir pour bien déclarer vos plus-values crypto en 2025.

1. À partir de quel montant les gains sont-ils imposables ?

Depuis 2019, la loi distingue les investisseurs professionnels des particuliers. Pour ces derniers, les gains issus des cessions de cryptomonnaies relèvent du régime des plus-values sur actifs numériques, assimilés aux plus-values privées.

Vous êtes exonéré si le total de vos ventes annuelles est inférieur ou égal à 305 €. Mais dès que vous franchissez ce seuil, l'intégralité des gains devient imposable, y compris les premiers euros.

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2. Quel est le taux d’imposition appliqué ?

Le taux d’imposition est de 30 % forfaitaire :

• 12,8 % d’impôt sur le revenu

• 17,2 % de prélèvements sociaux

Cependant, vous pouvez opter pour une imposition au barème progressif si votre taux marginal d’imposition est plus faible. Cette option est à cocher dans la déclaration de revenus (formulaire 2042-C, case 3CN).

3. Quelles opérations sont concernées ?

Toutes les opérations ne déclenchent pas d’imposition.

Sont imposables :

• La vente de cryptomonnaies contre des euros (ou toute monnaie fiat)

• L’échange contre une autre crypto avec soulte (gain latent converti en monnaie ou produit)

Sont non imposables :

• Les échanges entre cryptos sans soulte (par exemple, swap sur une plateforme décentralisée)

• Le simple transfert d’un portefeuille à un autre

Les revenus issus du staking, yield farming ou airdrop peuvent être considérés comme des revenus divers ou assimilés à des BNC, selon les cas. Il est préférable de se faire accompagner par un fiscaliste pour ces cas complexes.

4. Comment remplir sa déclaration ?

Deux formulaires sont requis :

• Formulaire 2086 : il détaille toutes les cessions imposables effectuées dans l’année. Il faut y reporter la valeur de cession, la valeur d’acquisition, et la plus-value ou moins-value générée.

• Formulaire 2042-C : report du montant total net des gains en case 3AN (ou 3BN en cas de perte).

Vous devez également déclarer vos comptes détenus sur des plateformes étrangères (Binance, Kraken, Coinbase...) via le formulaire 3916-Bis.

5. Que faire en cas de moins-values ?

Contrairement aux plus-values mobilières classiques (actions, ETF…), les pertes sur cryptomonnaies ne sont pas reportables. Vous ne pouvez pas non plus les imputer sur d'autres revenus financiers.

Ainsi, un investisseur qui perd 2 000 € sur le marché crypto en 2024 ne pourra pas compenser ce montant en cas de plus-value en 2025.

6. Nos conseils pratiques

• Utilisez un outil de suivi comme Waltio, Koinly ou Finary pour automatiser vos calculs de plus-values.

• Gardez une traçabilité parfaite de vos achats, transferts et ventes.

• En cas de doute, mieux vaut déclarer que de risquer une requalification fiscale.

• Si vous avez reçu un airdrop ou des revenus de staking, faites-les figurer dans vos revenus divers.