Le potentiel de gain en bourse avec les retraits de le côte

Les retraits de la cote se multiplient et offre un potentiel important de plus-value pour les boursicoteurs

BOURSE

9/28/20243 min lire

man standing in front of people sitting beside table with laptop computers
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### Les sorties de la cote se multiplient à la Bourse de Paris : Explications et tendances

Ces dernières années, la Bourse de Paris a connu une vague croissante de retraits, en particulier parmi les petites et moyennes entreprises. Des sociétés emblématiques comme Compa et Tipiak ne sont que quelques exemples de ce phénomène, qui semble s'accélérer. Le tableau des sorties de la cote pour cette année est déjà bien rempli, et cette tendance devrait se poursuivre.

Selon Francis Berthelin, gérant du fonds MC Spécial chez Montaigne Capital, cette vague de retraits s’explique en partie par une sous-valorisation chronique des petites et moyennes entreprises sur les marchés boursiers. Ces entreprises sont souvent valorisées en dessous de leur actif net comptable, ce qui signifie qu'elles ne sont pas perçues comme ayant créé de la valeur au-delà de leurs bénéfices non distribués. Cette situation reflète un désintérêt marqué des investisseurs pour ces valeurs.

### Un phénomène global lié aux fonds indiciels

Le phénomène dépasse les frontières françaises. Il s’inscrit dans une dynamique mondiale, dominée par les flux de capitaux orientés vers les fonds indiciels. Ces derniers ont pris le pas sur les investissements directs dans les entreprises, limitant ainsi les opportunités pour les petites valeurs. De plus, les récentes introductions en bourse sont rares, les meilleures opportunités préférant se tourner vers le private equity, qui offre des valorisations plus attrayantes.

Ce manque de renouvellement de la cote parisienne, comme le souligne Berthelin, a contribué à tarir le marché. Les exemples récents des retraits d’Esker et d’Eurobio Scientific illustrent bien cette tendance.

### La responsabilité des institutions financières

Les institutions financières ne sont pas exemptes de responsabilités dans cette situation. Berthelin rappelle que, pour les sociétés dont la capitalisation boursière est inférieure à un milliard d’euros, les bureaux d'analyse ne s'intéressent plus vraiment à elles, à l’exception de certaines recherches sponsorisées. En conséquence, les gestionnaires de fonds n'ont pas toujours accès aux études nécessaires pour évaluer ces entreprises et prendre des décisions éclairées.

### Des coûts croissants et des contraintes ESG

Un autre argument avancé par les entreprises qui quittent la Bourse est l’augmentation des coûts associés à la cotation, en raison notamment des contraintes réglementaires, dont les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). De nombreuses entreprises préfèrent ainsi se tourner vers des fonds de private equity, jugés moins contraignants que d’avoir des actionnaires minoritaires.

Parallèlement à cette tendance, les transferts vers Euronext Growth se multiplient. Ce marché est perçu comme offrant plus de flexibilité, bien que certains critiquent le fait que la Bourse de Paris ne joue plus son rôle historique de soutien à la croissance des entreprises.

### Les primes de rachat : une opportunité pour les actionnaires

L’un des rares aspects positifs de cette vague de retraits est que ces opérations sont souvent accompagnées de primes intéressantes pour les actionnaires. En moyenne, la prime offerte pour ces opérations s’élève à 33 % cette année, contre 43 % l'année précédente. Cependant, il est important de noter que ces primes ne reflètent pas toujours la valeur intrinsèque des entreprises concernées ni leurs perspectives de croissance.

Dans de rares cas, les oppositions des actionnaires minoritaires ont entraîné des surenchères, comme ce fut le cas pour Micropole ou Boiron. Toutefois, ces cas restent isolés, et la majorité des opérations se concluent sans contestation majeure.

### Perspectives et opportunités

Le ralentissement économique actuel crée des opportunités pour les grands groupes, qui disposent de structures financières solides. Ces derniers profitent de la faiblesse des valorisations pour acquérir des entreprises en difficulté. Le cas récent de l'acquisition de MRM par Scor en est un exemple frappant.

Nous avons identifié une quinzaine de sociétés qui pourraient prochainement faire l'objet d’un rachat par des fonds ou leurs actionnaires de référence. La dynamique actuelle laisse entrevoir une accélération des retraits de la cote, signe d'une transformation profonde du marché boursier parisien.

En conclusion, bien que ces opérations puissent offrir des primes intéressantes, elles témoignent d’un désintérêt croissant pour les petites et moyennes entreprises sur les marchés publics. L’attrait du private equity, les coûts croissants de la cotation et le manque de recherches sur ces entreprises contribuent à cette situation préoccupante pour l'avenir de la Bourse de Paris.