Vivendi : Entre scission juridique et avenir boursier
Vivendi joue sa plus grande partition : scission totale du groupe, Canal+, Havas, Editis bientôt séparés. Valeur à libérer ou casse-tête boursier ?
BOURSE


Vivendi, géant des médias et du divertissement, traverse une période de mutation profonde. Sous l’impulsion de Vincent Bolloré, le groupe s’est engagé dans un processus de scission qui devrait redessiner totalement son périmètre. Cette transformation suscite à la fois de grands espoirs… et de nombreuses interrogations chez les investisseurs.
Vivendi aujourd’hui : un conglomérat éclaté
À la mi-2025, Vivendi regroupe encore plusieurs actifs prestigieux :
Canal+, pilier historique du groupe, présent dans plus de 40 pays
Havas, l’un des leaders mondiaux de la communication
Editis, poids lourd de l’édition en France
Des participations stratégiques comme Lagardère ou Prisma Media
Mais ce conglomérat souffre d’un problème structurel : aucun de ces métiers n’a de synergies majeures avec les autres. Les marchés financiers peinent à valoriser Vivendi comme un ensemble cohérent. Le titre sous-performe depuis plusieurs années malgré la solidité de ses actifs.
La grande scission en préparation
Vivendi a officialisé son projet de scinder le groupe en plusieurs sociétés cotées indépendantes :
Une entité Canal+ pure player, concentrée sur les contenus audiovisuels
Une société regroupant Havas et les autres actifs média
Une troisième entité dédiée à Editis et au secteur de l’édition
L’objectif affiché : faire émerger la « vraie valeur » de chaque actif en Bourse. Certains analystes estiment que la valorisation cumulée post-scission pourrait dépasser celle du Vivendi actuel de plus de 20 %.
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Les défis d’une telle opération
Cependant, la mise en œuvre est complexe :
Il faut clarifier la répartition des dettes et des liquidités entre les futures entités.
Les actionnaires devront évaluer la pertinence de conserver tous ces titres.
Le marché pourrait sanctionner certains segments jugés moins porteurs, comme l’édition ou les chaînes de télévision en clair.
Bolloré reste très influent dans cette stratégie. Le groupe Bolloré détient toujours plus de 30 % de Vivendi, ce qui laisse craindre un risque de gouvernance « à la carte » qui pourrait pénaliser certains minoritaires.
Canal+ : le joyau à préserver
Canal+ est la pièce maîtresse du puzzle. La chaîne cryptée a retrouvé le chemin de la croissance grâce à :
L’internationalisation de ses abonnements, notamment en Afrique
Des acquisitions de droits sportifs stratégiques (football, rugby, F1)
Une stratégie numérique plus agressive face à Netflix et Amazon
Son EBITDA dépasse désormais 1,3 milliard d’euros. Certains analystes estiment sa valeur entre 10 et 12 milliards d’euros seule, ce qui représente déjà près des deux tiers de la valorisation boursière actuelle de Vivendi.
Une valorisation encore modeste
Vivendi s’échange sur un PER de 11 pour 2025, ce qui reste peu cher au regard de la qualité des actifs. Le rendement du dividende avoisine 4,5 %, ce qui en fait une valeur intéressante pour les investisseurs à la recherche de rendement.
Toutefois, la lisibilité du titre est quasi nulle à court terme, tant que la scission n’est pas achevée. Le marché attend davantage de détails sur le calendrier et les modalités exactes de l’opération.
Conclusion : patienter, mais garder un œil vigilant
Vivendi se trouve à un tournant historique. La scission pourrait libérer une valeur importante, mais elle comporte des risques d’exécution élevés. Pour l’investisseur, la meilleure stratégie consiste à conserver le titre, en se tenant prêt à arbitrer lorsque la structure future sera enfin clarifiée.